La procédure est écrite.
Elle se fait à l'aide du formulaire A auquel doivent être joints les justificatifs nécessaires (bon de commande, facture, courriers échangés entre les parties, expertises...).
Le formulaire et les justificatifs doivent être présentés dans la langue de la juridiction saisie ou dans toute autre langue que la juridiction accepte.
Le montant du litige doit être converti dans la devise utilisée par la juridiction saisie.
L'avocat n'est pas obligatoire.
La comparution des parties n'est pas nécessaire devant la juridiction. Cependant, une audience peut se tenir à la demande des parties ou de la juridiction.
info À savoir
dans la plupart des pays membres, des droits de greffe sont à payer à la juridiction pour engager la procédure. Le montant de ces droits est variable.
Compétence territoriale
Le tribunal compétent est le tribunal du pays où le défendeur a son domicile ou celui où le contrat doit être exécuté.
En cas de vente de marchandises, le tribunal compétent est celui du lieu de la livraison.
Pour la fourniture de service, le tribunal compétent est celui où la prestation de service a eu lieu.
Les parties peuvent aussi choisir ensemble un tribunal, à condition qu'il s'agisse de celui d'un pays membre.
Transmission du formulaire et des justificatifs
Le formulaire et les justificatifs doivent être transmis à la juridiction par la Poste ou par tout autre moyen de communication accepté par elle. Il peut aussi être déposé sur place.
L'Atlas judiciaire européen permet de savoir par quel moyen la demande peut être transmise.
Vérification de la juridiction
La juridiction vérifie les points suivants :
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Le formulaire est correctement rempli
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Les justificatifs sont joints
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La demande relève bien de sa compétence
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La demande est fondée
En cas de problème sur la compétence, le fondement de la demande ou sur la correction du formulaire, la juridiction le fait savoir au demandeur.
La juridiction invite le demandeur à corriger sa demande au moyen du formulaire B dans un certain délai.
Si le délai n'est pas respecté par le demandeur, la juridiction peut rejeter la demande ou accorder exceptionnellement un délai supplémentaire.
Communication de la demande entre les parties
La juridiction a 14 jours à compter de la réception du formulaire A pour en informer le défendeur.
Cette communication est faite par notification ou signification du formulaire C auquel est joint une copie des pièces justificatives du demandeur.
Le défendeur a 30 jours (sauf prolongation exceptionnelle) à compter de la notification ou de la signification pour répondre.
S'il ne répond pas, la juridiction statue sur la demande.
S'il répond dans le délai, il peut utiliser le formulaire C ou par répondre tout autre moyen. Sa réponse peut être accompagnée de ses justificatifs.
Une copie de la réponse et des justificatifs du défendeur sont adressés au demandeur dans un délai de 14 jours. Le demandeur a un nouveau délai de 30 jours pour répondre.
Demande d'audience
La juridiction décide de tenir ou non une audience, à la demande motivée des parties ou si elle l'estime nécessaire pour trancher le litige.
Si une audience doit être tenue, la juridiction cite les parties à comparaître et l'audience doit se tenir dans un délai de 30 jours.
La juridiction peut décider que la présence de l'un ou l'autre des parties n'est pas nécessaire. Elle peut tenir une audience par vidéoconférence ou toutes autres technologies de communication.
Décision
La juridiction rend sa décision dans un délai de 30 jours à partir de l'audience ou après réception de toutes les informations nécessaires pour statuer.
La juridiction notifie ou signifie la décision à toutes les parties.
La décision est exécutoire même si un recours est formé.
Exécution de la décision
Le créancier qui obtient un jugement en sa faveur (le créancier judiciaire) peut en obtenir l'exécution si le débiteur ne s'exécute pas spontanément.
Le créancier judiciaire doit produire une copie de la décision et un certificat relatif à la décision, qu'il demande au moyen du formulaire D. Ce formulaire est complété par la juridiction, puis lui est renvoyé.
L'exécution de la décision ou son aménagement (demande de délai, de suspension temporaire...) se fait en fonction de la loi du pays membre où la décision doit être exécutée.
Recours - Réexamen de la décision
L'existence d'une voie de recours contre la décision dépend de la législation de chaque pays membre.
Le défendeur peut demander le réexamen de la décision. Il a un délai de 30 jours à compter du jour où il a eu effectivement connaissance de la décision.
Ce réexamen ne peut être demandé qu'après avoir exercé la voie de recours prévue par le pays membre.
Le réexamen d'une décision est possible dans les situations suivantes :
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Le défendeur n'a pas reçu le formulaire de demande
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Le défendeur n'a pas été cité à comparaître en temps utile pour préparer sa défense
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Le défendeur était dans l'impossibilité de contester la demande pour des raisons échappant à la volonté (par exemple, hospitalisation)
La juridiction peut rejeter la demande de réexamen.
Si elle l'accepte, la décision est annulée. Le créancier doit alors commencer une nouvelle procédure.